Rien de neuf...
J'écris alors qu'ailleurs, le bruit des bombes a repris...Alors comme ça, la paix s'en va? ils vont recommencer à trembler? à avoir peur? à se cacher? à inventer des plans, des offensives, des armes et des raisons pour que le cahos recommence ...Sur les dessins des enfants que va-t-il y avoir demain? Il y a une expression qui dit "de guerre lasse" et bien moi je suis lasse de guerres...Je ne comprends plus, pas, les Hommes...Quand vont-ils comprendre? Quand vont-ils faire la somme de tous les souffles coupés par les bombes, les cris et les larmes et se rendre compte? Quand?
En attendant voilà moi qui ai la chance de ne pas être là-bas, je vous parle, amère, d'un roman de Cauvin. Je viens de le découvrir, mais il n'a rien de neuf! Il date de 2007 et nous parle d'une guerre, enfin des "effets" qu'elle a pu avoir, sur la vie d'une famille, d'un couple, d'une femme, d'un enfant. C'est l'enfant devenu grand qui nous parle, il raconte d'une traite ce que fut son enfance si loin et si près de la guerre 39-45. Lui, il a été épargné, la guerre pour lui c'était la campagne chez sa grand-mère, loin de paris qu'il aime tant. la guerre pour lui ça a été revenir à Paris, retrouver sa mère, mais pas son père. La guerre ça a été revivre avec sa mère, fantôme gris, âme froissée par la survie dans un camp de concentration. Cauvin dans cette fiction donne tellement de choses à voir...La persistance de la peur, le fait qu'elle nous atteint quelques soient nos stratégies pour lui échapper. La peur que l'on voit et croise partout, adulte ou enfant. la peur ,ce caméléon, qui s'imprime en nous et ne nous lâche jamais. Il parle aussi d'amour, l'amour classique, sage, qui s'inscrit dans un quotidien sans remous. L'amour désespéré qui fait commettre l'impensable. L'amour inaccessible que certains voient passer comme des spectateurs sur un quai de gare, envieux des voyageurs que la vitesse entraîne. Cauvin nous parle enfin d'héritage, de serments terrifiants , de passé compliqué et de présent trop lourd.
La fin n'est pas là où on l'attend, mais loin de nous laisser heureux que l'histoire s'achève, elle nous prend un peu à la gorge. Elle nous ramène à ce qui fait et défait les liens entre les hommes : leur nature, et l'immuable répétition des mêmes erreures jour après jour.
"J'ai pensé pour la première fois qu'elle était folle.Les gens qui font des choses sans le faire exprès sont des fous, c'était presque normal qu'elle le soit après tout ce qui lui était arrivé, personne ne pouvait résister à tout ça sans devenir cinglé."
"Allô,excusez-moi, est-ce vous qui avez dénoncé un couple de Juifs entre mars et avril 1943?"
"Tout a commencé le soir de sa mort. Elle a attendu le dernier instant pour me révèler son secret et me confier une mission : la venger. J'ai accepté car l'on ne refuse rien à une mère mourante. Et j'ai plongé dans un passé effroyable."
A vous de lire et de dire!
Bergamotte